Maintenant que Ladouceur est libre de ses mouvements, il peut s'adonner à son art et rassembler autour de lui des disciples qui désirent apprendre et des artistes qui partagent ses idéaux. Il ne perd pas un instant entre les activités publiques et les démonstrations, chaque heure qu'il passe dans son atelier lui permet de produire aquarelle sur aquarelle, poussant à chaque fois un peu plus loin la maîtrise de sa technique.

Plus il peint, plus le format de ses aquarelles grandit, avec celles-ci la dimension de ses pinceaux, ses godets de couleur et sa palette. Pour peindre à la grande eau et obtenir de beaux effets, il doit adapter ses outils à un travail exécuté spontanément sans hésitation. Il sait qu'une aquarelle ne se répare pas; quand elle est manquée, on en fait une autre…

Pour parvenir aux grands effets recherchés, il suffit de quelques secondes bien contrôlées, mais quand il y a hésitation le rythme se brise; la pureté des couleurs est compromise, la diffusion des taches ne se fait pas et l'aquarelle n'opère pas sa magie. Seule la répétition méthodique et réfléchie des mëmes gestes lui permet de dompter ce médium rétif.

Pousser les limites